Association Pour la Vie de la Paroisse
Saint Germain du Lac
 
 
52 chemin du Mont Baret
74290 Alex
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Père,

      L’association « Pour la vie de la paroisse Saint-Germain-du-Lac » que nous venons de fonder sous le régime « loi de 1901 » a fait l’objet d’un copieux article paru dans le Dauphiné du 12 mars dernier, où elle est notamment accusée, entre autres critiques et inexactitudes, de « semer un trouble supplémentaire » dans la paroisse.

      Nous n’envisageons pas de faire usage de notre droit de réponse ; conformément à la ligne de conduite qui a été la nôtre et celle du P. Xavier depuis l’origine du conflit, nous nous refusons encore à porter la polémique sur la place publique en alimentant une presse friande de scandale, refus qui n’a malheureusement pas été l’attitude de toutes les parties prenantes.

      Au point de dégradation où est arrivée l’ambiance ecclésiale, nous estimons néanmoins devoir prendre la parole, au moins vis-à-vis des confrères du P. Xavier, pour clarifier notre démarche et rectifier au passage quelques-unes des allégations de cet article.

      Nous apprécions depuis plus de dix ans la présence du P. Xavier, en particulier sa connaissance personnelle des paroissiens, son contact amical avec les fiancés et les enfants. Chrétiens résidents sur place, souvent bénévoles engagés dans la paroisse aux côtés du P. Xavier, nous estimons être en mesure d’émettre un avis fondé sur l’accomplissement de son ministère.

      Notre unique souci a toujours été et demeure le rétablissement de la paix, mais pas au prix de la stigmatisation injuste du P. Xavier, présenté comme unique responsable d’une situation qu’on a tenté de lui imposer au mépris de sa charge de curé.

      Confrontée à la mainmise progressive de l’Association pour le Rayonnement de l’Ermitage Saint Germain (ARE) sur un lieu paroissial, la paroisse s’est vue traitée en gêneur quand elle prétendait utiliser pour ses propres activités ces locaux lui appartenant. Naturellement, le P. Xavier s’est opposé à ce qui s’apparente à un véritable détournement, matériel et pastoral, tout en cherchant à éviter d’envenimer les choses. Les démarches tentées auprès de l’évêché n’ont finalement abouti qu’à l’évidence d’un soutien appuyé à l’ARE, pour des raisons qui restent incompréhensibles en Église..

      Face à cette situation, nous avons décidé de nous constituer en association, pour qu’il soit clair qu’une majorité de paroissiens actifs et responsables soutient la position de son curé face aux manœuvres qui divisent la paroisse.

      En ce qui concerne la légitimité de notre action, nous constatons que les interrogations évoquées par l’article du Dauphiné ne l’ont pas été à propos de l’ARE… Quant aux « considérations d’ordre purement canonique », nous avons choisi d’y recourir en désespoir de cause, quand il est devenu évident pour la majorité d’entre nous que seule une intervention tierce permettrait d’espérer mettre un terme au conflit.

      Vous trouverez ci-joint l’exposé des faits dont l’enchaînement malheureux nous a amenés à cette extrémité.

      Le père Xavier ni aucune structure paroissiale, en tant que telle, ne sont membres de cette association composée de plus de 200 sociétaires, bien que nombre de bénévoles en soient adhérents. Toute décision et communication de notre association n’est décidée que par elle-même, et ne saurait engager qu’elle-même.

      Si cette lettre suscitait chez vous quelque questionnement, je demeure disponible pour vous apporter tout éclaircissement.

      Vous remerciant de la bienveillance que vous m’avez témoignée en me lisant, je vous prie d’agréer, Père, l'expression de ma profonde dévotion.


      Pour l’association
      Le Président de l’A.V.P.S.G.D.L
      Thierry Serant
 
Copie :
Son Éminence Philippe Barbarin - Archevêché de Lyon
 
Son Excellence Révérendissime Luigi Ventura - Nonciature Apostolique
 
 
LES FAITS
 
     Le P. Xavier est à l’origine du projet de développer à Saint-Germain un lieu de prière et de ressourcement. Pour sa mise en œuvre, il embauche en avril 2008, au nom de la paroisse et avec l’accord du diocèse, Marie BARBIERI (MB), laïque, pour 6 mois dans un premier temps.

     Par ailleurs, il suscite la création en janvier 2009 d’une association loi de 1901, l’Association pour le Rayonnement de l’Ermitage Saint-Germain (ARE), en vue du soutien matériel de ce projet. MB reçoit une lettre de mission du Vicaire Général pour 3 ans à compter du 1er avril 2009, assortie d’un contrat de travail avec la paroisse comme employeur.

     En octobre 2011 et en prévision de la fin de la mission de MB, réunion-bilan du P. Xavier et deux membres des conseils paroissiaux avec Denis COUPAT, DRH diocésain, pour exposer l’insatisfaction et les difficultés croissantes rencontrées avec MB ; cet entretien conclut à la nécessité d’un recadrage de l’organisation et d’une redéfinition du poste de maîtresse de maison, à prendre ou à laisser par MB, dont le départ est explicitement envisagé.

     Au contraire, en décembre 2011, Mgr BOIVINEAU demande à l’ARE de devenir l’employeur de MB dès le 1er janvier 2012. Début janvier 2012, le P. Xavier et les conseils paroissiaux prennent acte à leur corps défendant de la nouvelle situation qui leur est imposée. Saint-Germain est désormais partagé entre l’ARE et MB d’une part, sous la responsabilité pastorale directe du diocèse, et la paroisse qui reste affectataire et donc responsable et utilisatrice prioritaire des locaux.

     Puis MB reçoit une seconde lettre de mission, pour trois ans à compter du 1er février 2012. Dans l’espoir de clarifier et améliorer les relations, la paroisse propose à l’ARE une convention d’occupation et d’usage des locaux, validée sans objection par le Chancelier du diocèse, et signée par les parties le 18 mars 2012.

     Pendant l’été 2012 MB développe à Saint-Germain l’activité d’une paroisse-bis, accueillant des prêtres étrangers en résidence l’été (voyage financé par le diocèse), organisant de même à Saint-Germain des activités cultuelles, y compris messe dominicale publique, sans même consulter le P. Xavier, mis devant le fait accompli. Par ailleurs, les activités organisées à Saint-Germain par la Paroisse et prévues de longue date « dérangent » les réservations prises par MB, sans concertation ni respect du préavis conventionnel ; la paroisse doit réviser son programme.

      L’ARE tient systématiquement la paroisse à l’écart de la réalisation des travaux d’amélioration de l’hébergement, qui sont décidés, engagés, réceptionnés par elle avec le soutien du diocèse, à l’encontre des dispositions de la convention. Sauf pour réclamer à la paroisse sa part du financement, mais en refusant la communication des factures justificatives…

     Pour vérifier certains points de droit, contact est pris par des paroissiens avec l’Officialité de Lyon, ce qui permet de confirmer entre autres le caractère irrégulier de l’objet social de l’ARE qui l’apparente à une association cultuelle, et l’absence de fondement de sa prétention à passer outre l’autorité curiale.

     En mars 2013, rencontre de paroissiens avec Mgr BOIVINEAU pour l’alerter sur l’ambiance déplorable qui se répand dans la paroisse, attisée par les critiques et les calomnies à l’égard du P. Xavier, accusé pour le moins de « persécuter » MB. Mgr BOIVINEAU propose de faire appel à un médiateur, personnalité incontestable et qui pourrait rencontrer toutes les parties, faire l’inventaire de la situation et proposer une ou des pistes de solution ; cette proposition est immédiatement acceptée.

      En mai 2013, nouvelle rencontre pour présenter à Mgr BOIVINEAU le dossier préparé pour la mise au courant du médiateur ; mais ce dernier n’est pas encore désigné. Le soin de rechercher et proposer un médiateur est délégué aux paroissiens. Ceux-ci, sur indication de l’Officialité, proposent le nom de M. DESCOURS à Mgr BOIVINEAU, qui l’accepte.

     En fait, l’intervention de ce « médiateur » n’ira pas au-delà de la remise d’un rapport à Mgr BOIVINEAU, qui le conserve par-devers lui, réduisant la médiation à un simple audit.

     Le seul résultat est, en février 2014, l’annonce de la prochaine érection de Saint-Germain en sanctuaire, nouvelle accueillie positivement par la paroisse quant au principe. Le projet des statuts de ce futur sanctuaire suscite par contre des observations, transmises en mars à Mgr BOIVINEAU. L’ARE omniprésente (mentionnée à six reprises dans un document d’une page) y figure comme le partenaire incontournable du Recteur (cinq fois cité), ce qui ne fait que déplacer le problème si, comme suggéré, le P. Xavier est nommé Recteur.

     Au cours d’une entrevue en juin avec Mgr BOIVINEAU, une ultime démarche est accomplie pour argumenter le point de vue de la paroisse concernant le comportement de l’ARE et l’indispensable révision du projet de statuts du futur sanctuaire, en y ramenant le rôle de l’ARE au soutien matériel et culturel sans ingérence dans l’animation pastorale ni la gestion. En conclusion, Mgr BOIVINEAU annonce une autre rencontre au cours de l’été pour un échange de vues sur le projet de statuts révisé, prévision laissée sans suite.

     Fin juin 2014, l’EAP et le CPAE de la paroisse rappellent à Mgr BOIVINEAU leur refus motivé du renouvellement de la lettre de mission de MB exprimé une première fois en 2012, et confirment ce refus en prévision de l’échéance du 31 janvier 2015.

     A la rentrée, la paroisse doit statuer sur le maintien de la convention avec l’ARE avant le 1er octobre, délai de préavis pour éviter la tacite reconduction. En l’absence de nouvelles du projet de sanctuaire, la paroisse avise Mgr BOIVINEAU de sa décision de reprendre par ses propres moyens l’animation et la gestion de Saint-Germain suite au départ de MB, et de ne pas renouveler la convention avec l’ARE. Refus immédiat de Mgr BOIVINEAU.

     La situation est bloquée. Par précaution, la convention est dénoncée avec effet au 31 décembre 2014.

     Les relations se tendent entre le P. Xavier et Mgr BOIVINEAU ; en novembre, ce dernier enjoint au P. Xavier et à l’ARE de maintenir en place le fonctionnement existant, jusqu’au rétablissement de la paix…

     Les voies de conciliation raisonnables étant épuisées, la recherche d’une solution équitable et conforme au droit de l’Eglise amène le recours à un avocat ecclésiastique.